Juin 99 - Pharmacia & Upjohn va acquérir Surgen
L'entreprise pharmaceutique Pharmacia & Upjohn a approuvé l'acquisition de Surgen, société de biotechnologie basée à San Francisco. La transaction est éstimée à 650 millions de dollars. Cette acquisition permétra à Pharmacia & Upjohn d'ajouter trois molécules prometteuses dans le domaine de l'oncologie - un nouvel agent cytotoxique et un inhibiteur de l'angiogenèse - à son portefeuille de molécules déjà existant. La firme anglaise AstraZeneca qui possède 20% de Surgen - éstimé à 94 millions de dollars - a annoncé qu'elle voterai dans le sens d'une vente de ses parts à Pharmacia. Surgen restera à San Francisco et sera dirigée par Peter Hirth, l'ancien vice-président.
Juin 99 - Roche et BASF admmettent l'arangement sur le prix des vitamines
Le suisse Roche et l'allemand BASF ont accepté de payer respéctivement 500 millions et 225 millions de dollars afin de liquider les poursuites pour avoir fixé le prix des vitamines A, B2, B5, C, E et béta-carotène.
Septembre 99 - Médicaments : la Cour des Comptes entrevoit 2 milliards d'économies sur les grossistes
Depuis 8 ans le secteur de la distribution en gros des médicaments verse une contribution à la Sécurité Sociale, cependant cela ne semble pas suffisant aux yeux des magistrats de la Cour des Compte. Ils envisagent une économie de 2,1 milliards de francs pour l'assurance maladie en rognant sur la marge des grossistes, fixée réglementairement à 9,7% du prix de vente aux pharmaciens, soit 11 milliards de francs pour l'année 1998.
Septembre 99 - La nouvelle marge des pharmaciens d'officine entre en vigueur
L'ancienne marge dégressive, qui avait été instaurée en 1990, a fait tomber en neuf ans la marge brute des pharmaciens de 30% du chiffre d'affaire à 25% en 1998. L'impact immédiat du nouveau dispositif (2 tranches au lieu de six) est cependant limité : son surcoût pour l'assurance-maladie (400 millions de francs) représente 1,4% de la marge brute des pharmaciens. Concrètement, les pharmaciens gagneront un peu plus sur les médicaments inférieurs à 6 francs (prix fabriquants) ou supérieurs à 45 francs. En revanche, ils perdront lorsque le prix du laboratoire sera compris entre 6 et 45 francs. En contrepartie, les pharmaciens se sont engagés à transmettre par informatique les feuilles de soins aux caisses d'assurance-maladie à partir du 1er janvier (moyennant une compensation de 30 centimes par feuille envoyée). Et également à remplacer des médicaments originaux par leurs génériques moins chères. Ce sont les grossistes-répartiteurs qui font les frais de ce nouveau système... Ces modifications des marges vont entraîner le changement des vignettes, les laboratoires pourront livrer des boîtes avec les anciennes vignettes jusqu'au 22 septembre, les grossistes auront jusqu'au 7 octobre pour les écouler, et les pharmaciens jusqu'au 8 novembre pour les vendre.
Septembre 99 - Les déremboursements de médicaments sans ordonnance se multiplient
Le Maalox® (antiacide pour le traitement symptomatique des douleurs liées aux affections gastroduodénales) ne sera plus remboursé à compter du 3 septembre. Sanofi-Synthélabo commercialise depuis plusieurs mois une forme non remboursable de l'Aspégic®. Son prix, fixé par le laboratoire, est supérieur d'environ 11% au tarif de remboursement. Ainsi, les déremboursements de médicaments, délivrables sans ordonnance, vont certainement se multiplier. En effet, sous la pression des gouvernements les laboratoires pharmaceutiques contribuent à la maîtrise des dépenses de santé par le "délistage" de spécialités aux chiffres d'affaires modestes, en contrepartie ils peuvent obtenir de meilleurs prix de remboursement sur des produits plus importants. Cependant, certains laboratoires pharmaceutiques décident eux-mêmes du "délistage" de leurs spécialités afin de relancer leurs ventes grâce à......la publicité grand public qui est interdite pour les spécialités vignettés. Pourtant le marché de l'automédication n'a cessé de stagner, voire même de régresser. Les produits réellement achetés sans ordonnance représentent 13,1 milliards de francs - un chiffre en recul de 3% - et ne pèse que 9% du marché pharmaceutique total. Parmi les freins à son développement, le prix semble être le plus important, il est en général supérieur de 22% à celui qui est remboursable par la Sécurité Sociale.
Septembre 99 - Air Liquide devient le numéro un européen de l'hygiène hospitalière
Trois ans après être entré au capital d'Anios (275 millions de chiffre d'affaire en 1998), le spécialiste français des produits de désinfection pour les hopitaux, les collectivités et l'industrie, Air Liquide Santé vient d'en prendre le contrôle (participation portée de 33% à 66%). Air Liquide, qui avait acquis en 1996 le leader allemand de l'hygiène hospitalière, Schülke & Mayr, devient ainsi le premier opérateur européen sur ce marché. Le marché est appelé à se développer, en effet 7% des infections soignées en France ont été contractées à l'hôpital, entraînant 10000décès par an. Face à la recrudescence de germes résistants aux antibiotiques, les établissements de soins commencent à privilégier la prévention des risques.
Septembre 99 - Elf cède 15,5% de Sanofi-Synthélabo pour financer son OPE sur TotalFina
Pour financer sa contre-OPE sur TotalFina, Elf Aquitaine a décider de se séparer plus tôt que prévu d'une partie de ses 35,3% de Sanofi-Synthélabo. Une opération qui devrait lui rapporter environ 4,3 milliards d'euros. Pour l'ensemble de l'exercice 1999, le groupe prévoit une hausse de son résultat net avant plus et moins-values au moins comparable à celle du premier semestre, où il a atteint 21%, à 286 millions d'euros (à vos calculettes). Profitant du décollage de ses nouveaux médicaments : l'antithrombotique Plavix® et l'antihypertenseur Approvel®, le laboratoire se déclare attentif aux occasions de croissance externe aux Etats-Unis, en plus de l'acquisition des 51% de sa filiale commune avec Searle, prévue pour 2002. Une fois qu'Artémis, le holding personnel de François Pinault, aura payé, en décembre, l'acquisition de sa branche beauté, Sanofi-Synthélabo disposera alors d'une trésorerie nette de 10 milliards de francs qui lui donnera les moyens de ses ambitions.
Septembre 99 - Rhône-Poulenc prêt à se défaire rapidement de sa participation dans Rhodia
Afin de fusionner avec Hoechst, le conseil d'administration de Rhône-Poulenc a décidé de céder les 67,3% de sa filiale de produits chimiques spéciaux en plaçant une partie des actions en Bourse, et en cédant le solde sous forme d'obligations convertibles. Ceci le plus rapidement possible (mi-octobre)!
Septembre 99 - Deux nouvelles armes contre la grippe
Le coût des épidémies de grippe au niveau mondial a été chiffré à 32 milliards de dollars du fait des dépenses médicales (un cas banal correspond à un coût moyen de 500 francs) et des pertes de productivité. La grippe est causée par les virus influenzae, dont une des principales caractéristiques réside dans leur grande variabilité qui leur permet de déjouer les défenses immunitaires de leur hôte. L'arme principale face à la menace de la grippe est aujourd'hui la vaccination. Cependant, elle n'est efficace qu'à 70% environ et ne concerne que 20% de la population française (personnes agées et sujets à risque). Jusqu'à présent seul 2 antigrippaux étaient disponibles : l'Amantadine et la Rimantidine, mais actifs contre un seul type de virus (type A) et non dénués d'effets secondaires. Le développement récent par l'anglais Glaxo-Wellcome et le suisse Roche d'une nouvelle génération de molécules découvertes respectivement par les sociétés de biotechnologie australienne Biota et californienne Gilead devrait donc améliorer sensiblement l'arsenal thérapeutique. A la différence des molécules existantes, elles inhibent l'action d'une enzyme indispensable à leur réplication : la neuraminidase, commune aux virus influenzae de type A et B. Leur mode d'administration par inhalation apporte une réponse thérapeutique facile à mettre en oeuvre. Glaxo-Wellcome a obtenu le premier l'autorisation de mise sur le marché du Zanamivir (Relenza®). Il sera produit, pour l'hémisphère nord, sur le site français d'Evreux.
Septembre 99 - Rhône-Poulenc met en vente le site de Romainville
Plutôt que de fermer son important site pharmaceutique de Romainville (Seine Saint-Denis), Rhône-Poulenc et Hoechst ont décidé de le vendre. Aventis aimerait ainsi céder à la fois le site, les effectifs correspondant (1850 personnes) et divers médicaments non stratégiques, hérités notamment de Roussel Uclaf.