Octobre 99 - Altana et Rhône-Poulenc coopèrent dans les maladies respiratoires
Altana, une société pharmaceutique allemande contrôlée par la puissante famille Quandt, a conclu un accord de recherche avec Rhône-Poulenc dans les maladies respiratoires. Cette alliance, dont les détails financiers n'ont pas été dévoilés, comprend notamment le développement d'une nouvelle molécule d'Altana actuellement en Phase III d'essais cliniques, un glucocorticoïde à inhaler. Ce médicament pour les affections respiratoires chroniques telles que l'asthme pourrait être commercialisé en 2003. Le laboratoire allemand multiplie ses efforts pour trouver des relais à son anti-ulcéreux vedette, Pantozol®, dont les brevets de protection commencent à expirer en Europe en 2000. Altana compte sur la future alliance de Rhône-Poulenc et Hoechst pour lui faciliter l'accès au marché américain.
Octobre 99 - Merck génériques s'attaque au médicament phare de Fournier
La société lyonnaise Merck génériques, filiale de l'allemand Merck, a apparemment trouvé une faille au prolongement habile du monopole du Lipanthyl® 200 mg micronisé (Fénofibrate) sur lequel Fournier a appuyé une partie de son développement. "La micronisation [procédé industriel grâce auquel les laboratoires Fournier peuvent revendiquer le caractère novateur de leur médicament] n'est pas une innovation en tant que telle, explique Didier Barret, directeur général de Merck génériques. Nous avons optés pour une micronisation qui n'est pas concernée par le champ du brevet." Or le Lipanthyl représente 42% du chiffre d'affaires pharmaceutique du groupe, il représente, en France, 570 millions de francs de chiffre d'affaires.
La Tribune, 18/10/99 - Le danois NovoNordisk démarre sa nouvelle unité de Chartres
Après trois ans de travaux, le géant de l'insuline a inauguré, le 15 octobre dernier, sa nouvelle usine d'insuline à Chartres (Eure-et-Loir), bouclant ainsi un investissement de 500 millions de francs.Cette usine alimentera surtout le marché européen. Présent depuis le début des années 60 sur ce site (150 millions de chiffre d'affaires en France, dont 80% dans l'insuline), le premier producteur mondial en volume d'insuline a décidé, en 1996, d'y investir 500 millions de francs (76,2 millions d'euros) pour doubler la capacité de l'usine de Chartres et fabriquer des cartouches de 3 mL, qui devraient progressivement remplacer le format actuel de 1,5 mL. Ces cartouches, dont les livraisons commenceront au printemps, sont destinées au marché en plein essor des stylos injecteurs d'insuline. Chartres, qui exporte déjà 80% de sa production vers l'Europe et l'Afrique, devrait doubler le nombre de destinations qu'il livre, de plus l'usine qui compte aujourd'hui 215 employés devrait augmenter de 200 personnes d'ici trois ans. Alors que le groupe poursuit ses recherches sur des produits de plus en plus fiables et faciles d'utilisation sur le marché stable du diabète insulino dépendant (DID ou de type I), il se lance également à la conquête du diabète non insulino dépendant 'DNIN ou de type II). Ce segment est promis à une croissance de 8%/an avec la sédentarisation grandissante et le vieillissement de la population. Codéveloppé avec l'allemand Boerhinger Ingelheim, Novonorm (Prandin® aux Etats-Unis) est un antidiabétique oral de nouvelle génération. NovoNordisk, qui a signé un accord de comarketing, avec l'américain Schering-Plough aux Etats-Unis, reconnaît qu'il n'a sans doute pas consacré de fonds suffisants à la promotion d'un produit prescrit par des généralistes sur un marché encombré. Il espère profiter des retombées positives du prochain lancement du produit concurrent de Novartis (Starlix®). En attendant Novonorm devrait générer en 1999 un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros, dont plus de 100 millions outre-Atlantique.
La Tribune, 18/10/99 - Aventis rationalise son activité pharmacie
Le groupe issu de la fusion de Rhône-Poulenc et de Hoechst ambitonne 10% de chiffre d'affaires sur trois ans. Après l'agrochimie (suppression de 1400 postes), il précise la réorganisation de sa recherche pharmaceutique. Aux Etats-Unis, le groupa a finalement décidé de transférer, à partir du premier trimestre 2000 dans les environs de Bridgewater (New Jersey), l'actuel centre de développement de Hoechst outre-Atlantique, son siège social et ses services commerciaux. Cela signifie la fermeture du siège de Rhône-Poulenc à Collegeville (Pennsylvanie), 1650 personnes, et le transfert d'une partie des équipes du siège de Hoechst à Kansas City (Missouri). Le siège des opérations industrielles restera dans cette ville. En Europe, Aventis, qui envisageait de délocaliser sa recherche, a finalement décidé de conserver le centre de Vitry (Val-de-Marne) - 1500 personnes - de Rhône-Poulenc comme la plate-forme de recherche dans la cancérologie, antiinfectieux et les maladies neurodégénératives (Alzheimer et Parkinson). Francfort et Bridgewater étant les deux autres centres de recherches. Quant à Antony (Hauts-de-Seine), il devient l'un des trois centres régionaux de développement avec Bridgewater et Tokyo. Aventis abandonne ses recherches sur les maladies osseuses, qui étaient l'apanage de Romainville (HMR) avec les antiinfectieux. Il a confirmé des contacts pour la cession de Romainville. Les américains DuPont et Procter seraient sur les rangs ainsi que le groupe castrais Pierre Fabre. La répartition des domaines thérapeutiques par centre de recherche est la suivante : Bridgewater (New Jersey, Etats-Unis), Immunologie, maladies respiratoires, arthrite rhumatoïde, maladies du système nerveux central (neuroinflammatoires, neuropsychiatriques) - Francfort (Allemagne), cardiovasculaire, métabolisme, ostéoarthrite - Vitry (Val-de-Marne, France), cancérologie, antiinfectieux, maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson).
Le Figaro Economie, 5/11/99 - AmericanWarner est officiellement né
Un nouveau leader pharmaceutique mondial est officiellement né hier. Outre-Atlantique, les conseils d'administration d'American Home Product (AHP) et de Warner-Lambert ont approuvé la fusion qui donne naissance à ce nouveau champion baptisé AmericanWarner. Doté d'un chiffre d'affaires global de 26 milliards de dollars (24,5 milliards d'euros), le nouveau laboratoire réalisera 66% de son activité dans les médicaments, 17% dans les produits de soins et 17% dans des activités diverses telles que l'agrochimie (American Cyanamid) et la confiserie (Chiclets, Cachou-Lajaunie et Pastilles Vichy). Le problème épineux de la répartition des postes de direction, qui avait fait échouer les deux précédents projets de mariage d'AHP avec Monsanto et avec Smithkline Beecham, a été cette fois-ci résolu. Une fois la transaction terminée au deuxième trimestre 2000, John Stafford prendra la tête d'AmericanWarner pendant 18 mois, puis sera remplacé lors de son départ en retraite par son alter ego de Warner-Lambert, Ldewijk Jr de Vink. Avec le premier budget mondial de la recherche-développement de 3 milliards de dollars, AmericanWarner veut se donner les moyens de ses ambitions : atteindre les 26 milliards de dollars de chiffre d'affaires uniquement dans la pharmacie.
Le Figaro Economie, 5/11/99 - La reprise des concentrations mondiales
Le mariage de l'américain Warner-Lambert avec American Home Product (AHP) qui donne naissance au numéro un mondial de la pharmacie, AmericanWarner, réamorce le mouvement des rapprochements mondiaux. En outre, les Etats-Unis reviennent sur le devant de la scène. Alors que cette année, L'Europe a été le théatre de trois fusions importantes - l'allemand Hoechst avec le français Rhône-Poulenc ; le suédois Astra avec le britannique Zeneca ; et les français Sanofi-Synthélabo -, les laboratoires américains étaient restés jusque-là en retrait de ces grandes manoeuvres. Certes, ils ont l'avantage d'être installés sur le premier marché mondial du médicament qui affiche un taux de croissance à deux chiffres et des prix libres, contrairement à leurs homologues du Vieux Continent. Mais tout comme eux, les firmes d'outre-Atlantique sont soumises aux trois principales contraintes du secteur qui les poussent à se regrouper. (i) L'atomisation du marché, malgré les nombreuses concentrations qui ont marqué cette industrie porteuse, le marché, qui pèse près de 286 millions d'euros? et progresse de 10%/an, rest très émietté. Ainsi AmericanWarner ne détient "que" 5,5% du marché mondial, contre 4,3% pour ses rivaux Aventis et AstraZenece. (ii) L'inflation des coûts de recherche-développement ensuite, qui avoisinent désormais les 500 millions de dollars pour une molécule, soit dix fois plus que le lancement du Prozac® en son temps ( Eli Lilly and Company - AMM 1988). (iii) Enfin, la tombée dans le domaine public d'une molécule entraîne une perte de 50% de son chiffre d'affaires la première année de mise en vente de son générique et de 20% au cours de la seconde année d'exploitation. Autant de facteur qui poussent aux grandes alliances. Rapprochements qui revêtent, depuis la naissance de Novartis en 1996, un caractère amicalpar le biais de fusion entre égaux. Mais certains laboratoires sont inexpugnables à l'instar de Merck et Pfizer. Ils sont six au monde à disposer d'une capitalisation boursière de plus de 100 milliards de dollars et d'un trésor de guerre de plus de 15 milliards de dollars. Ces "seigneurs" du médicament forment un groupe de prédateurs potentiels.
La Tribune, 8/11/99 - Bons résultats pour Rhône-Poulenc et Hoechst
Les résultats publiées par Rhône-Poulenc et Hoechst pour le troisième trimestre confortent les partenaires du futur Aventis dans leur stratégie de recentrage sur les sciences de la vie aux dépens de la chimie. Les deux groupes, qui ont enregistrés une croissance de respectivement 16,5% et 69% de leur bénéfice d'exploitation, ont dégage leurs meilleurs résultats dans la pharmacie (+43,1% et +63%), notamment aux Etats-Unis. Le chiffre d'affaires de HMR a crû de 23% outre-Atlantique, en dépit d'une forte concurrence des génériques pour son produit phare, l'antihypertenseur Cardizem®, dont les ventes baissent de 25%. Rhône-Poulenc Rorer, qui est en passe d'atteindre avec un an d'avance son objectif de résultat de 18% de marge d'exploitation, a bénéficié du succès de l'antithrombotique Lovenox® et de l'anti-cancéreux Taxotere®. Il s'agit de produits susceptibles de réaliser un chiffre d'affaires de respectivement 2et 1,5 milliards de dollars à l'horizon de 2004 (contre 800 et 600 millions de dollars en 1999), selon le patron de la pharmacie, Michel de Rosen.
La Tribune, 8/11/99 - Celltech négocierait le rachat de Medeva
La firme britannique de biotechnologies Celltech négocierait le rachat de la société pharmaceutique Medeva Plc pour un montant de 630 millions de livres sterling (983 millions d'euros, 6,4 milliards de francs), croit savoir le Financial Mail. Dans on édition dominicale, le journal anglais affirme que l'annonce de l'opération est imminente.
La Tribune, 8/11/99 - Warner-Lambert fait corps avec AHP contre Pfizer
Au lendemain de l'annonce de deux propositions d'achat concurrentes de Warner-Lambert, les trois protagonistes campent sur leur positions. American Home Products (AHP) a réaffirmé à la veille du week-end son projet de fusion à parité de 71 milliards de dollars (67 milliards d'euros) pour créer le plus gros laboratoire pharmaceutique mondial (26 milliards de chiffres d'affaires, 24,5 milliards d'euros) "était plus avantageux pour les actionnaires de Warner-Lambert" que le projet concurrentiel de Pfizer (82,4 milliards de dollars, 77,7 milliards d'euros). Un projet que le président d'AHP John Stafford qualifie "d'illusoire et incapable d'être mené à bien". Pour sa part, Pfizer, qui a entame une action en justice pour annuler la pénalité record de 2 milliards de dollars (1,9 milliards d'euros) prévue en cas de rupture entre AHP et Warner-Lambert, reste déterminé à mener à bien son offre publique d'achat sans précédent pour une proposition hostile. Le directeur financier du 2ème laboratoire pharmaceutique américain, David Shedlarz, n'a toutefois pas voulu commenter, vendredi, les actions que le groupe aller engager pour parvenir à ses fins. A Wall Street, Warner-Lambert a terminé la séance inchangé à 90 dollars à la veille du week-end, alors que AHP (- 75 cents à 54,25 $) mais surtout Pfizer (- 2,50 $ à 34,75) fléchissaient. Les opérateurs s'inquiètent du surcoût du droit de dédit qu'aura éventuellement à payer Pfizer pour mettre la main sur Warner-Lambert, ce dernier et AHP étant bien décider à défendre en justice cette clause. Les opérateurs n'excluent pas une bataille boursière pour le contrôle du fabricant du Lipitor® (anti-cholestérol qui devrait dépasser 3 milliards de dollars de chiffre d'affaires cette année). Les analystes ont toutefois tendance à jouer Pfizer gagnant, compte tenu de ressources financières supérieures.
La Tribune, 8/11/99 - American Home Products risque de se retrouver en fâcheuse posture
Que va devenir AHP? Les marchés financiers parient plutôt sur le succès du projet d'acquisition de Pfizer, dont la capitalisation est deux fois plus élevées que celle d'AHP, l'endettement relativement faible et la croissance des résultats l'une des plus dynamiques du secteur. Si AHP (16,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 1998, 15,5 milliards d'euros) échoue dans sa troisième tentative de fusion depuis 1998, comment rebondira t'elle? Son état major devra t'il, lui aussi, recourir à une acquisition hostile pour se renforcer dans la santé? Les spéculations des boursiers se concentrent sur ses compatriotes Shering-Plough, Eli Lilly, Merck ou Pharmacia & Upjohn qui s'est redresse depuis l'arrivée de Fred Hassan à sa tête. Mais la liste des candidats possibles se réduit de jour en jour. John Stafford, 62 ans, sera t'il en mesure de choisir lui-même son successeur? D'attaquant, AHP pourrait en effet devenir une proie pour des géants comme les européens GlaxoWellcome (Grande-Bretagne) ou Novartis (Suisse). AHP qui vient de lancer un somnifère concurrent du Stilnox® de Sanofi-Synthélabo et un antiarthritique, a notamment en portefeuille un médicament pour éviter les rejets de greffes d'organes et un vaccin pédiatrique contre la pneumonie qui vient de recevoir le feu vert des autorités sanitaires américaines.