La maladie du charbon, appelée aussi Anthrax,
est une zoonose, c'est à dire une maladie animale transmissible
à l'homme. Elle est due à Bacillus anthracis
(bactérie du genre Bacillus). La maladie, qui peut toucher
tous les herbivores, sévit de manière endémique
dans de nombreux pays en développement. En France, au cours
des 20 dernières années, 114 gros foyers de contamination
ont été recensés.
pourquoi
maladie du charbon ?
Son nom vient du sang noir, poisseux et incoagulable des animaux
morts de charbon "interne" ou de l'escarre noirâtre
qui se forme au point de pénétration du bacille dans
la forme cutanée.
historique
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Cette maladie est connue depuis l'antiquité,
puisque la maladie humaine est décrite par
Virgile[ 71-19
av. J.C. ] sous formes
de graves lésions cutanées aux points
de contact avec des vétements en laine contaminée.
Certains champs ou prairies maudits avaient alors
la fâcheuse réputation de contaminer
systématiquement les troupeaux qui s'y nourrissaient.
Dés le XVIIIe siècle, Bell[ John
- chirurgien écossais (Saint-Amand-les-Eaux,
1812 Garches, 1882). L'un des premiers, il
affirma et démontra expérimentalement
l'étiologie bactérienne de certaines
maladies. Il découvrit notamment l'agent causal
du charbon ] avait reconnu
la forme pulmonaire du charbon liée à
la manipulation de laine contaminée et, par
des mesures de désinfection de la laine avant
manipulation, avait considérablement réduit
l'incidence de la maladie en Grande Bretagne.
Ce n'est qu'en 1850, que Davaine[ Casimir
Joseph - Médecin et bactériologiste
français (Saint-Amand-les-Eaux, 1812
Garches, 1882). L'un des premiers, il affirma et démontra
expérimentalement l'étiologie bactérienne
de certaines maladies. Il découvrit notamment
l'agent causal du charbon ]
établit le lien direct entre un micro-organisme
"ayant la forme d'un bâtonnet" et
la maladie du charbon.
Koch
soupçonne l'existence d'une forme de résistance
pour ces "corpuscules qui peuvent passer d'une
année à l'autre sans périr, prêts
à propager le mal".
En 1878, après avoir mis en évidence
le rôle de la bactérie dans la maladie
charbonneuse, Pasteur
est chargé de fournir un rapport au ministre
de l'Agriculture et du Commerce sur "l'étiologie
et la prophylaxie de la maladie charbonneuse dans
le département d'Eure et Loire". Avec
ses collaborateurs Chamberland
et Roux[ Emile
- Médecin et biologiste français (Confolens,
1853 Paris, 1933). Disciple de Pasteur, il
participa avec lui à la découverte de
plusieurs vaccins, notamment de ceux du charbon et
de la rage. Il découvrit, avec Yersin,
la toxine diphtérique et participa avec Martin
et Chaillou à la mise
au point de la sérothérapie antidiphtérique.
Il fut le directeur de l'Institut Pasteur de 1904
à sa mort ], il
va essayer de mettre en évidence le mode de
contamination par ingestion de la bactérie.
Pour cela, ils arrosent de la luzerne par un "liquide
de culture bactérienne chargée de corpuscules/germes
de la bactéridie" [
nom courant
du bacille du charbon ].
Quelques uns des animaux nourris avec ce fourrage
meurent, mais la contagion n'est pas systématique.
Le savant pense alors qu'il faut des conditions spéciales
et il fait mélanger des chardons et des barbes
d'orges à l'herbe. Cela va provoquer des piqûres
dans la bouche, la langue et le pharynx des aniamux.
Il constate que la mortalité est alors beaucoup
plus élevée et que le point de départ
de la maladie commence toujours dans la bouche, au
niveau de ces blessures.
Il constate aussi que certains animaux survivent devenant
même réfractaires à une nouvelle
contamination, et le 5 mai 1881, il tentera l'expérience
de Pouilly le Fort sur la vaccination charbonneuse
au moyen de germes atténués. Dans les
mêmes temps, il fait aussi la preuve que ce
sont les vers qui, à partir des cadavres enfouis
dans la terre, remontent les spores de charbon à
la surface des champs et des prairies.