Un petit moment de détente
avec un abécédaire assez impertinent! A lire sans
attendre
L'abécédaire
Résiste
Tu arrives à Paris… Tu ne sais pas encore ce
qui t'attend… Tu commences à te poser des questions métaphysiques
sur ta nouvelle condition de provincial… Alors oui, tu es mûr
pour lire Résiste ! Maintenant tu es devenu un vulgaire provincial
dans cette capitale qui t'est hostile (remarque d'ailleurs que
ton nouveau statut de provincial ne mérite même pas de majuscule).
Pour le Parisien, tu n'es pas un individu : tu es un provincial,
c'est à dire une masse informe élevée dans la bouse. Si tu ne
te sens pas vocation d'être déchet ou excrément, alors informe-toi
et résiste ! Résiste est un mouvement créé par et pour les provinciaux
afin de prévenir les innocents et les néophytes de ce qui les
attend dans ce qu'on appelle une capitale. Voici donc en quelques
mots les principales caractéristiques du parisianisme, vu par
Victoire Paname :
Ici
tout rime avec arnaquer. On voit de tout, une seule constante :
des prix sauvages et un culot rare pour louer huit mètres carrés
sans douche et sans plaque de cuisson. Or c'est bien connu, se laver
et manger relèvent plus que du superflu. Mais comme m'a répondu
un aimable propriétaire : "cela fait cinq ans que je loue cette
chambre et il n'y a jamais eu de problèmes, la précédente locataire
prenait ses douches à la piscine d'en face". Heureux les Parisiens
qui acceptent l'inacceptable. Alors provincial, résiste!
B
comme
brebis
Dans
l'Ancien Testament, Dieu a bien essayé de rassembler toutes les
brebis égarées, mais il a sans doute oublié les Parisiens. En effet,
ici, pas de véritable sentiment d'appartenance. Il faut soit-disant
naître Parisien pour aimer Paris et connaître de façon complète
sa culture. Pour l'instant, j'ai seulement remarqué que les gens
faisaient la gueule dans le métro et pissaient dans les couloirs
: pas de quoi avoir envie de se sentir Parisien. Alors provincial,
résiste !
C
comme
chocolatine
Une
petite explication s'impose pour les néophytes : il était une fois
dans un très très lointain pays (cf : la province), une viennoiserie
qu'on appelait "chocolatine", comprenez pain au chocolat.
Ici aucune boulangerie ne vous servira, si pauvre ignare que vous
êtes, vous prononcez ce mot inconnu, étranger, barbare. Demandez
pardon et partez en baisant la tête, espèce d'hérétique! Alors provincial,
résiste!
D
comme
digicode
A
Paris la sécurité est une obsession : vigiles à l'entrée des magasins
et Vigipirate dans le métro. C'est pourquoi le digicode reste l'accessoire
indispensable du Parisien. Il connote une complicité : "Tiens,
je te donne mon code, t'auras pas besoin de m'appeler!". Intention
louable, mais des plus discutable dans la pratique, car le code
a changé le jour où vous vous êtes décidé à faire une visite impromptue.
Alors les interphones sont derrière la porte d'entrée et ce jour
là vous aviez laissé le numéro de téléphone de votre ami chez vous.
C'est ce que le Parisien appelle une bonne soirée. Alors provincial,
résiste!