Il
est mobile pour tout Parisien qui se respecte, car celui-ci se rêve
nomade. Quoi de plus normal de vouloir alors garder le contact avec
sa tribu? Le Parisien s'imagine des amis, une famille, voire une
identité. Le provincial lui, sait secrètement que le mobile l'a
sauvé. Autrefois, il devait s'inventer un numéro à Paris, chez un
vieil amant ou une cousine au sixième degrés, seulement pour être
crédible dans son travail. Désormais, il est en déplacement. Alors
provincial, résiste!
U
comme
uniforme
Le
Parisien a ce désir incessant d'être différent (du provincial) et
de créer des tendances. Son terrain d'expression favori reste les
vêtements. Il se sent rebelle quand il ose porter du noir avec du
bleu marine, tandis que la Parisienne affirme son style avec sa
jupe et ses chaussures de sport. Le Parisien se croit unique et
anticonformiste, alors que son voisin est vêtu comme lui. Il est
esclave de la mode et de ses diktats. D'ailleurs, il n'est pas difficile
de reconnaître un Parisien d'un provincial : c'est celui qui est
le plus mal habillé! Dire qu'il est une caricature ne serait pas
lui rendre justice, il est ridicule. Alors provincial, résiste!
V
comme
V.I.P.
Le
Parisien "qui a réussi" devient un V.I.P. et se retrouve
dans les carrés du même nom, emblème de nuit de la capitale. Le
carré V.I.P. sert à se montrer : on cherche la confirmation de son
succès dans le regard des autres. Ce qui permet de transformer les
lieux tendances de Paris en zoo, avec cages abritant cette espèce
protégée : le Very Important People. Mais si vous lancez des cacahouètes,
vous risquez gifles et insultes. Le singe lui, est reconnaissant.
Alors provincial, résiste!
W
comme
week-end
Le
Parisien est véritablement épuisé le vendredi soir, alors il est
ferme : "non, je ne passerai pas une minute de plus dans le métropolitain
et son air irrespirable, non non!". Le Parisien parvenu possède
ainsi une maison en province (comprenez Deauville), "pour décompresser".
L'air de la campagne le régénère, il est un homme neuf. Il aime
jouer au jardinier et au bricoleur pendant ses week-ends. Il apprend
même à sourire, puisque personne ne le connaît. Alors provincial,
résiste!
X
comme
xénophobe
Le
Parisien divise les hommes en deux catégories comme les Grecs au
temps de leur hégémonie : ceux qui parlent "Le bon Français"
et les Barbares, en d'autres termes ceux qui s'expriment avec accent.
L'étranger peut être provincial ou véritablement natif d'un autre
pays : il est alors bardé de Nikon et les yeux bridés ou machouillant
du chewing-gum sous un chapeau de cow-boy. Les autres on les tolère
dans des quartiers "tellement typiques et chamarrés". Alors
provincial, résiste!