Le
Parisien sait qu'il doit lutter contre les mauvaises vibrations
de la capitale. Alors il prend sa vie en main : "demain je m'inscrit
au yoga". Il croit que c'est encore à la mode ("dans le moove")
et en pensant créer le mouvement, il se sent spirituel. Courageux,
il prend l'abonnement pour l'année dès la première séance. Il cherche
à apprivoiser son corps ("et là c'est mon pieds"), séance
après séance, il se découvre ("j'ai deux bras et deux jambes")
et prend conscience de tout ce qu'il peut faire au ralenti (rien
!). En fait, le Parisien n'est jamais tout à fait détendu : il pense
que si ce cours s'éternise, il va manquer son métro, que les enfants
vont s'inquiéter et qu'il sera fatigué demain. Finalement il en
ressort beaucoup plus énervé qu'au départ, alors il n'y retourne
plus. Le Parisien sait comment jeter l'argent par les fenêtres.
Alors provincial, résiste!
Z
comme
zone
Le
Parisien en tant qu'unique détenteur du bon Français s'autorise
parfois des fantaisies lexicale. Il est le champion du détournement
linguistique et du néologisme .Le vrai Parisien dit "c'est la
zone ici", ou mieux "c'est chanmé, relou, chelou". Il
se voit alors déjà poète. Et c'est dans leur langage que les Parisiens
trouvent leur unité (enfin la Versaillaise est prête à épouser un
gars de Saint-Denis !). Finalement, seul le provincial ne comprend
pas et de toute façon, son argot, personne n'a envie de s' y intéresser.
Alors provincial, résiste !
Maintenant que tu as lu Résiste, tu
ne pourras pas dire que tu ne savais pas. Paris c'est malheureusement
tout cela. Tu as la chance d'être né provincial, alors n'oublie
jamais qui tu es. La résistance est une affaire de tous les
jours, à toi de montrer que tu mérites l'intérêt et le respect.
De toute les façons, les Parisiens auront toujours besoin
de la province : pour leurs vacances ou leurs tombeaux. Rares
sont les Parisiens enterrés à Paris, comme s'il leur avait
fallu tout ce temps pour s'apercevoir qu'ils étaient eux aussi
mortels ("tu retourneras à l'état de poussière", c'est
dire l'importance du plumeau…) Alors toi aussi, pense à ta
"Victoire (sur) Paname" et deviens le nouveau Rastignac.
"A nous deux Paris!"